Secrétaire :

Observatrice :

Le jury a noté d'entrée de jeu, la complexité de la thématique de cette édition. La folie urbaine est un thème ouvert à de multiples interprétations et positionnements. L'ensemble des travaux exposés témoigne de cette pluralité. Les regards ont donc généré une multiplicité de points de vue.

Beaucoup de projets se sont limités à l'énoncé de constats ou de lectures critiques de l'espace urbain. Il y a en fait très peu d'intentions matérialisées de projet.

La majorité des planches démontre un travail d'expression graphique poussé : la mise en image, la dialectique et le jeu des mots deviennent des attributs clés (et incontournables) de l'expression du projet d'aménagement et de design.

Les planches réalisées dans le cadre de cette édition, pourraient se catégoriser de la manière suivante, soit :

Note importante du secrétaire du jury :

Les membres ont débattu longuement tout au long du jury. Les délibérations ont été ardues et certains choix ne furent pas unanimes. Mais les débats furent dès plus enrichissants

Commentaires :

Pour le jury, ce projet est contrairement au projet n# 12, l'éloge de la vitesse et du mouvement. Le projet interpelle les cinq sites, il met en scène le mouvement par le déplacement de caméras qui pénètrent chacun des sites à travers un réseau aérien. C'est la folie du déplacement excessif et des points de vue singuliers et atypiques de la vie urbaine livrant les hauts et les bas du quotidien. L'intention invite l'expérience de l'image, du mouvement et des projections verticale et horizontale dans l'espace. Au dire des auteurs, cette expérience induit une réalité urbaine cénesthésique.  Ce projet est définitivement orienté vers l'appréhension de multiples dimensions de l'espace où le temps s'y inscrit.

Le jury souligne la forme aboutie du projet, la qualité de l'écriture et de la communication graphique.

Commentaires :

Le projet de folies urbaines est l'éloge de la lenteur. C'est par la lenteur que l'on peut apprécier la découverte des lieux, voire du paysage. Thème actualité, cher à Pierre Sansot (le bon usage de la lenteur), le projet postule un point de vue manifeste. Il est nomade puisque l'acteur principal est un ballon, une montgolfière. Celui-ci fait la navette entre les cinq sites du territoire ciblé. Chaque déplacement est programmé à l'image des réseaux terrestres et chaque site (réceptacle de ce nomadisme) est dessiné, telles des micro-aérogares (des stations). La folie urbaine (le ballon et son circuit) induit l'expérience aérienne de la ville et du déplacement.

Le jury tient à souligner l'effort de représentation du projet.

Projet # 10
Titre : Allo ?
Claudia Gaudreault, Marjoliane Lascelles, Anaïs Rinfret-Pilon

Commentaires :

Ce projet est un véritable manifeste. Il prend à partie l'ensemble du territoire. Il s'agit d'une lecture critique de la folie urbaine. Même si la dimension construite (ou aménagiste) n'est pas présente dans ce projet, l'intention du projet est méritoire. Elle prône la folie comme accident ! La folie n'existe que par le chaos et que par une forme d'attitude provocatrice (ou d'appel à la lutte !). Et si on brouillait les ondes … (Citation des auteurs) pour induire un nouvel ordre.

Notons pour rassurer l'auditoire, qu'il ne s'agit pas de couper les ondes mais bien de les brouiller afin de réordonner la ville.

Le jury tient à souligner l'excellent rendu graphique (réf. : le cadran téléphonique brouillé versus la trame urbaine).

Commentaires :

L'ensemble des membres du jury déplore le fait que la planche exposée ne respecte pas le format imposé dans les règlements de la charrette. Ce projet aurait dû se retrouver dans l'un des trois premiers prix.

L'intention du projet proposé est très forte et claire. Le projet met l'emphase sur la récupération des déchets, des résidus et sur la dialectique du beau et du laid (de la tristesse et de la folie). Par une réutilisation judicieuse, les artéfacts du lieu (le désordre) sont magnifiés en folie.

L'une des bases narratives du projet est la coiffure. Il s'agit ici, dans le site C (situé au carrefour des rues Ste Catherine, St Dominique et Berger), de prendre appui sur une folie existante : la maison et sa murale. L'intervention proposée vient coiffer cette folie telle une perruque. Cette construction verticale et suspendue joue le rôle de belvédère (d'observatoire) puisqu'il est possible d'y monter. L'installation vient en quelque sorte décoiffée l'ordre établi.

Le jury tient à souligner la qualité de la réalisation graphique.

Commentaires :

Cette présentation intègre une dimension de projet. Il interpelle le site C (situé au carrefour des rues Ste Catherine, St Dominique et Berger). Il propose un vert de golf. L'intention prend appui sur plusieurs référents analogiques, tels les cinégrammes de Tschumi (les folies rouges et leur déclinaison) et les jardins folies avec l'expression iconographique des 18 trous d'un minipot. Malgré la simplicité et la force de l'expression, le message peut paraître ambigu : est-ce que le site est l'un des trous d'un parcours urbain ? Les 18 vignettes-folies (exotiques), s'imposent-elles au lieu montréalais ?

Projet # 12
Titre : Negative space foly
Simon K. Chung, Earl Monk, Chi Yeh Lin, Jerzy Elzanowski

Commentaires :

Ce projet livre une lecture critique du territoire d'expérimentation, soit une lecture en négatif des usages et des fonctions. Le projet invite à la réappropriation des espaces publics extérieurs, interticiels ou laissés pour compte. C'est sur cette base que s'énonce l'intention du projet, soit celle d'incrémenter l'espace urbain de folies modulaires. Le projet prend à partie 10 sites réceptacles d'une construction pluridimensionnelle. Chacune des folies s'interpelle le contexte et le tout tendent à créer une écriture, un nouvel ordonnancement urbain.

Le jury tient à souligner l'excellente communication graphique du projet.