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LE DEFI La 18ème charrette interuniversitaire TRANSMUTATION invite les jeunes architectes et designers à questionner le futur de Montréal à l’ère des technologies de l’information. Des panneaux publicitaires digitaux, aux systèmes GPS, en passant par les applications pour téléphones intelligents, les réseaux sociaux, les plateformes en réseaux ouverts ou encore les environnements interactifs, cette Charrette invite les étudiants et jeunes diplômés à exprimer une vision prospective pour Montréal, prenant en compte l’intégration toujours plus importante et la saturation des nouvelles technologies dans la ville. Les phénomènes urbains liés aux technologies sans fil, aux interfaces numériques de toutes sortes, ainsi que l’émergence de nouveaux styles de vie reflètent la nécessité de développer une vision à la fois spéculative et critique quant au futur de notre environnement urbain. L’objectif de cette Charrette vise à représenter la ville dans 50 ans et à imaginer le scénario d’une réalité augmentée, montrant ainsi l’impact des technologies de l’information sur l’évolution des aspects culturels, sociaux, mais aussi physiques de la ville. Utilisant les techniques visuelles telles que le diagramme, la carte, la modélisation multidimensionnelle, les projets peuvent donc s’étendre de l’étude d’une application numérique particulière au développement d’un système urbain pour la ville de Montréal. DÉTAIL DE LA SOUMISSION : Les équipes participantes sont invitées à explorer leur vision sur la ville à l’échelle la plus adaptée dans le but de produire un diptyque manifeste sur le futur de la ville. Ce manifeste devra inclure deux panneaux horizontaux A2 contenus dans un fichier PDF et une vidéo. Le panneau #1 doit adresser un scénario concernant le futur de la ville. Ce scénario devra décrire une technologie existante ou future qui pourrait potentiellement transformer notre environnement humain. Les équipes sont invitées à utiliser toute forme d’expression visuelle et/ou textuelle. Le panneau doit inclure un titre et un manifeste de 250 mots au maximum. Le panneau #2 doit illustrer la façon dont ce scénario transforme Montréal comme terrain expérimental. Les équipes sont invitées à exprimer cette transformation en une représentation unique. Cette représentation peut être un collage, un photomontage, un diagramme, une carte, une perspective, ou toute autre expression visuelle de la ville. Cette représentation doit couvrir l’entièreté de la surface du panneau. LA VILLE COMME SYSTÈME L’image de la ville, son comportement, son évolution sont des sujets de recherche qui intéressent depuis longtemps les architectes par l’interprétation, la visualisation et la simulation de sa complexité. Ces recherches confrontent les forces d’évolution et de synergies qui prévalent dans la ville ; qu’elles soient naturelles ou artificielles, physiques ou virtuelles. Avec le développement exponentiel des technologies de l’information, l’image de la ville passe d’une représentation purement physique et formelle à l’expression, des systèmes qui conditionnent son émergence et son évolution. Les expérimentations urbaines des 50 dernières années expriment la fascination des architectes pour définir et redéfinir l’image de la ville comme un environnement générant des phénomènes liés à l’information. Ce constat est particulièrement évident à travers les travaux de Buckminster Fuller et de sa carte Dymaxion, l’environnement bulle de Francois Dallegret ainsi que les villes spatiales de Yona Friedman et sur un registre plus théorique l’œuvre de Paul Virilio. Une expression contemporaine de cette pensée se trouve également dans les sujets de recherches de laboratoires tels que SENSEable City Lab au MIT, Google Research, ou encore IBM Smarter Cities. La ville en tant que système en évolution, ou organisme en mutation, est au centre des préoccupations des architectes, artistes et même scientifiques de tout temps. Depuis le Plan de Rome de Giambattista Nolli jusqu’au Guide Psychogéographique de Paris, la No Stop City d’Archizoom et plus proche de nous la notion d’urbanisme combinatoire de Thom Mayne, les architectes ont graduellement acquis la conviction que la ville est avant tout un système complexe rythmé par les activités humaines qui sont maintenant exacerbées par le savoir technologique. Cette conviction a certainement été dans l’esprit des architectes d’Expo 67. Présentés à cette occasion, deux projets phare ont marqué une position critique par rapport à l’image de la ville : Le dôme géodésique du pavillon des États-Unis conçu par Buckminster Fuller et Shoji Sadao et, de l’autre côté du site des expositions, le pavillon ouest-allemand par Frei Otto. Au-delà de leurs formes et constructions subtiles, ces deux projets marquent une approche de l’environnement en fonction de système d’information qui reconfigure notre perception de la ville. Sous le leitmotiv « L’homme et le Monde », Expo 67 exprime une approche de la ville comme entité formée par des machines technologiques au sein desquelles l’information pénètre et circule à travers sa surface. L’environnement d’Expo 67 annonce un environnement culturel spontané au sein duquel le collectif donne place au connectif, l’événement engendre la fiction et la structure rigide fait place au système ouvert. Ces expérimentations critiques qui ont marqué la vie culturelle de Montréal dans les années 1960 et 1970 ont en fait engendré de nouveaux modes de représentation concernant la ville et sa capacité à s’adapter, se transformer et muter au rythme de transactions économiques, d’actions sociales et politiques. TRANSMUTATION propose de considérer ces conditions dans le but d’envisager le futur de Montréal dans 50 ans. Alors que les architectes d’Expo 67 ont observé la ville du point de vue de l’humain, nos technologies actuelles ont transformé cette vision en une réalité augmentée qui dépend de bases de données considérables (ex. Statcan), de l’imagerie satellitaire (ex. Google Earth), de moteurs de simulation (ex. Mapquest), d’interface d’enregistrement sonore et visuel (ex. Flykr), et de données en réseau (ex. Youtube). L’objectif de la Charrette 2013 encourage l’utilisation de ces sources d’information au sein d’une vision sur le futur de Montréal.
RÉFÉRENCES G. Teyssot and S. Bernier-Lavigne (2012), “Forme et Information. Chronique de l’Architecture Numérique”, in Action Architecture, Guiheux A. (ed.), Editions de La Villette, Paris, pp. 49-87
Morphosis INABA MIT SENSEable City Lab MIT Media Lab: Changing Places Group Columbia University C-Lab IBM Smarter Cities Google Research The Bartlett Center for Advanced Spatial Analysis Archigram Superstudio François Roche Philip Rahm Philip Beesley Mark Linder Neil Clavin Moritz Stefaner
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