L’enseignement de l’architecture dans la zone intermédiaire
Oussouby Sacko sur l’identité architecturale africaine et ses études en Chine, en entrevue avec Cole Roskam
Oussouby Sacko, président de l’université japonaise Kyoto Seika, est né à Bamako, au Mali, et a fait ses études à Nanjing, en Chine. Cole Roskam, Professeur associé de l’histoire de l’archictecture à la University of Hong Kong, s’est entretenu avec Sacko dans le cadre de sa recherche sur l’histoire de l’engagement de la Chine sur le continent africain. Cette recherche fait partie de Centrer l’Afrique : perspectives postcoloniales sur l’architecture.
- CR
- Commençons par ce qui a éveillé votre intérêt pour l’architecture. Le sujet vous habitait-il déjà lorsque vous faisiez vos études secondaires à Bamako, ou l’avez-vous plutôt découvert plus tard, peut-être en Chine?
- OS
- Au Mali, bien franchement, nous n’avions pas d’écoles d’architecture ni d’enseignement de l’architecture à l’université. L’héritage de l’époque coloniale était tourné vers les sciences et la technologie au lycée. Les Français ont laissé une école professionnelle qui forme des techniciens en bâtiment et en technologie et également une université, l’École nationale d’ingénieurs, qui forme des ingénieurs, mais pas des architectes. Si vous êtes un élève malien du secondaire, vous vous dirigez vers ce type d’établissement une fois votre diplôme en poche.
À l’École nationale d’ingénieurs, l’idée était de recevoir l’enseignement d’ingénieurs de haut niveau pour nous préparer à travailler sur des projets gouvernementaux et nationaux. Donc, pour nous, l’architecture relevait en quelque sorte du rêve. La seule façon de l’étudier était d’avoir la possibilité de sortir du pays. Toute personne voulant se diriger vers cette discipline devait avoir été sélectionnée dans le cadre du programme d’échanges du gouvernement. C’est la première chose.
La seconde, c’est que nous ignorions la différence entre architecture et génie. Pour nous, l’ingénieur faisait les choses et l’architecte le supervisait, un peu comme le cerveau des opérations. La place d’architecte était une sorte d’emploi de rêve; donc, si vous pouviez obtenir la bourse du gouvernement pour aller à l’étranger étudier l’architecture, c’était l’idéal. - CR
- La bourse d’études du gouvernement : était-ce uniquement pour envoyer des étudiants en Chine, ou est-ce que d’autres pays ou options étaient envisageables?
- OS
- On était sélectionné durant notre dernière année de lycée en fonction de nos notes. Il fallait donner trois choix de domaines où on souhaitait étudier. Dans mon cas, par exemple, il y avait l’architecture, l’urbanisme et le génie. Mais la décision quant au lieu d’études dépendait vraiment des relations bilatérales entre les pays. À mon époque, la plupart des étudiants allaient en Russie, l’Union soviétique, mais aussi dans les pays d’Europe de l’Est. Les étudiants en architecture étaient envoyés dans ces pays ou encore en Algérie, au Maroc ou au Sénégal. Dakar possédait une bonne école régionale d’architecture, et plusieurs étaient sélectionnés pour aller là-bas. La Chine faisait figure d’exception.
- CR
- Oui, j’ai lu que vous avez fait partie des treize étudiants choisis pour la Chine dans le cadre de cette cohorte. Quel était votre état d’esprit quand vous avez su que vous partiez et que vous auriez la chance d’étudier en architecture?
- OS
- Un vrai choc. Je suis allé au ministère de l’Éducation, au service des bourses, et je leur ai dit que je ne voulais pas aller en Chine. La personne qui m’a reçue m’a dit : « Mais non! La Chine, c’est vraiment bien, il y a Hong Kong et toutes sortes de choses ». En ce temps-là, Hong Kong ne faisait pas partie de la Chine, mais je ne le savais pas et je me suis dit : « D’accord, d’accord, il y a Hong Kong. Ça va ». Un de mes camarades de lycée avait également été choisi pour la Chine, nous étions tous les deux en architecture. Ça aussi, c’était encourageant.
- CR
- Quelle aurait été votre destination favorite?
- OS
- Le Sénégal était plus axé sur l’Afrique occidentale, que ce soit en architecture, en design, en histoire, etc. Je pensais aussi à l’Allemagne. Quand j’ai dit que je ne voulais pas la Chine, il y avait une grande probabilité qu’ils m’envoient en Russie [rires] et, vous savez, dans l’Union soviétique, vous pouviez vous retrouver n’importe où, donc, un peu au hasard, j’ai gardé la Chine. Ce n’était pas la meilleure des solutions, mais tout de même pas si mal.
- CR
- On vous a d’abord envoyé en Chine pour étudier la langue pendant un an; par la suite, vous a-t-on dit que vous iriez étudier à Nanjing, ou vous a-t-on donné le choix d’un programme en architecture?
- OS
- Je suis arrivé en Chine en 1985, et nous sommes partis pour Nanjing en septembre 1986. C’est le moment où la Chine commençait à ouvrir ses écoles aux étrangers après la Révolution culturelle, donc nous avions, à mon avis, valeur de test. La première université à s’ouvrir était à Beijing. C’était l’Université Tsinghua, et ils ont commencé à y admettre quelques étudiants étrangers, dont des Maliens et d’autres Africains, mais il y avait aussi des problèmes dans leurs relations avec les ambassades. Puis l’Université Tongji à Shanghai nous est devenue accessible. Nanjing, c’était nouveau pour les étudiants étrangers à l’époque. Il y avait une volonté de ne pas avoir une trop grande concentration d’Africains à Beijing. On cherchait à nous répartir le plus possible.
- CR
- Les réformes à cette époque avaient commencé six, sept ou huit ans auparavant. Quelles ont été vos impressions de Beijing et Nanjing en tant que villes, en tant qu’environnements bâtis?
- OS
- Après avoir été choisis comme étudiants boursiers du gouvernement malien, nous avons passé quelques jours à Paris, donc nous avions une idée de Paris, mais aucune de Beijing. On pensait que Beijing était plus grande, plus développée que Paris. Mais lorsque nous y sommes arrivés, grosse surprise. L’aéroport n’était pas vraiment gros, tout le monde portait les mêmes vêtements et roulait à vélo. Quand l’ambassade a dépêché quelqu’un pour venir nous chercher, nous lui avons demandé avec insistance si nous nous trouvions en périphérie de la ville. Une fois arrivés à l’école, nous avons demandé : « Où sommes-nous? Nous n’allons pas à Beijing? » Il nous a répondu : « Vous êtes à Beijing ».
Lorsque nous avons déménagé à Nanjing, c’était différent parce que la ville était assez compacte. Pas aussi grande que Beijing, mais aussi avec un maillage urbain planifié, en apparence. Voilà la première impression. On voyait vraiment la différence.
Une des choses vraiment intéressantes dans le fait d’être en Chine était qu’une fois en vacances, nous nous précipitions à Hong Kong. C’était une alternative, notre rencontre avec un monde ouvert. C’est là que j’ai mangé pour la première fois dans un McDonald et aussi dans un Poulet Frit Kentucky. C’est là que nous avons vu une image de l’Europe, du développement. Des congés? Nous [il tape des mains] filions immédiatement à Hong Kong.
- CR
- L’architecture de Hong Kong a-t-elle eu sur vous une forte impression?
- OS
- Tous les projets de pointe étaient à Hong Kong ou au Japon. Nos professeurs nous en présentaient beaucoup. C’était aussi une période où les gens se sentaient énormément concernés par les identités architecturales nationales.
- CR
- C’est un bon enchaînement pour parler pédagogie, à savoir comment le programme à l’Université du Sud-Est (Nanjing) était élaboré en ce qui vous concerne comme étudiant participant à un programme d’échanges. Comment la conception, l’histoire, le bâtiment et tous ces autres éléments étaient-ils structurés et présentés?
- OS
- Comme dans chaque école d’architecture, on nous enseignait les théories fondamentales de la conception et également les méthodologies architecturales. Il y avait le volet technique de la construction puis son volet esthétique, sans oublier des cours d’histoire, en deux programmes différents. Le premier portait sur l’histoire chinoise, l’autre sur l’histoire occidentale.
Nous avons commencé avec de petits bâtiments, un bâtiment, une maison par exemple, comme c’est le cas dans chaque école. En troisième année, nous avions aussi des projets de groupe, et ce n’est que cette année-là qu’on nous a enseigné l’histoire de l’architecture étrangère. Enfin, la dernière année, nous avons mené des projets de conception architecturale dans le contexte d’agence. On a également abordé le design intérieur, la conception de base sur ordinateur, et on avait des cours sur ce qu’ils appelaient les bâtiments historiques. - CR
- S’agissait-il de cours sur l’histoire architecturale chinoise traitant surtout de la Chine impériale (les temples et autres édifices traditionnels) ou y parlait-on de l’architecture chinoise socialiste?
- OS
- Non, non, non. Juste de l’aspect impérial. On en avait deux. L’un était intitulé « Architecture chinoise classique ». Ils avaient une sorte de théorie selon laquelle l’architecture mondiale découlait entièrement de l’architecture chinoise.
- CR
- La Chine au centre et le monde gravitant autour de la Chine. Comment le programme a-t-il influencé votre méthode et votre approche de concepteur? Je sais que vous vous intéressez aux dimensions vernaculaire et patrimoniale. Est-ce que ce sont des thèmes qui vous ont au départ touché en lien avec l’architecture chinoise, avant que vous ne les transposiez au Mali?
- OS
- J’ai effectivement été influencé par deux ou trois choses. En troisième année, quand nous avons commencé à réaliser des projets en histoire de l’architecture mondiale, certains de ces projets concernaient I.M. Pei : je ne m’en souviens plus dans les détails, mais ils portaient sur l’architecture moderne et postmoderne et sur les bâtiments historiques. I.M. Pei a réalisé un édifice à Beijing.
- CR
- L’Hôtel Fragrant Hill.
- OS
- Oui, c’est cela. C’est un bâtiment moderne avec un toit traditionnel. C’est quelque chose que nous avons vu à Beijing, et nous avons aussi eu l’occasion de visiter Shanghai, d’observer l’architecture coloniale et sa conservation.
Et à la fin de la troisième année, nous avions un stage prévu. J’ai choisi de faire le mien au Mali, donc j’y suis rentré pour quelques mois. C’était la première fois que je prenais véritablement en considération l’architecture malienne et posais la question de ses problématiques, de ses défis. À l’époque, personne ne parlait du patrimoine architectural malien. Les diplômés revenaient du monde entier, certains d’Union soviétique, d’autres d’Algérie, du Maroc, et il y avait toutes sortes de bâtiments.
Au Mali, ce n’est qu’en 1988 que les villes historiques de Djenné et de Tombouctou ont été classées comme sites du patrimoine mondial de l’UNESCO. Il y avait beaucoup de questions entourant ces lieux, sur leur préservation et sur la manière de s’en servir comme référence. Et j’ai eu le sentiment, savez-vous, que c’était la même chose en Chine : ils préservaient aussi leurs bâtiments, les étudiaient sous un nouvel angle, les prenant comme référence pour des conceptions nouvelles.
La raison pour laquelle j’ai cette impression à propos d’I.M. Pei, en fait, c’est qu’il s’agit du moment où la Chine commençait à accepter son histoire et son patrimoine architecturaux. On nous avait enseigné le style occidental d’architecture, mais, à un moment donné, il nous fallait revenir à la dimension historique de la Chine et la prendre en considération. Mais le problème est que le colonialisme était au centre de tout. S’intéresser au passé n’était pas tabou, mais ça n’allait pas de soi pour certains professeurs.
Il y avait là une vraie contradiction. Les contacts avec l’Occident en étaient à leurs débuts, faits de petits pas, donc ce que je veux dire est qu’on nous parlait de bâtiments modernes, mais, une fois en Europe, nous avons vu beaucoup de bâtiments historiques, un gros travail de conservation. On savait beaucoup de choses sur Le Corbusier et ses théories, mais pas concernant tout ce qui l’avait précédé. - CR
- Alors, après avoir vu ce qui se passait en Chine et ces contradictions, en quoi cela a-t-il influé sur votre travail au Mali et sur ce que vous vouliez faire à ce moment comme architecte?
- OS
- Je voulais avoir une position précise sur le type d’architecture que nous souhaitions pour le Mali. Dans le service avec lequel je travaillais, nous analysions si, oui ou non, les concepts étaient conformes aux réglementations maliennes et prenions aussi des décisions de nature esthétique. Mais pour dire vrai, l’aspect esthétique, c’était très personnel. Quelqu’un qui avait étudié en Roumanie pouvait dire « non, non, aucun problème », alors qu’un autre revenu de Russie affirmerait plutôt : « non, non, non, tels et tels éléments doivent être plus imposants ». Chacun amenait quelque chose de sa propre formation. Il y avait toutes sortes de théories à propos de l’architecture et de l’identité architecturale. Beaucoup de théories, mais aucune orientation pratique sur la marche à suivre. J’ai senti qu’il nous fallait vraiment baliser ce type d’orientation au Mali. Mais après le stage, bien sûr, je suis retourné en Chine pour suivre un programme de maîtrise.
- CR
- Que connaissiez-vous des projets d’architecture chinois réalisés au Mali et dans d’autres pays comme le Ghana, etc., quand vous étiez étudiant? Est-ce un sujet dont les étudiants discutaient?
- OS
- La Chine travaillait sur différents projets de bâtiments à vocation publique dans toute l’Afrique en général. Au départ, ce sont les industries chinoises qui se montraient intéressées. Si j’étais revenu m’installer au Mali, j’aurais travaillé pour le gouvernement malien sur ce type de projet. Très peu d’entre nous avaient étudié en Chine, donc les gens tels que moi étaient tous affectés aux projets chinois.
Bien sûr, nous avons commencé à en apprendre plus à propos de ces projets. L’idée pour les Chinois était pour l’essentiel de nous impressionner avec de grands équipements collectifs. Si vous devez concevoir un important centre de congrès, ce qui, vous le savez, est une véritable porte d’entrée pour les agences internationales, il faut absolument que vous preniez en compte que vous le faites pour le Mali, mais ce type de réflexion n’était clairement pas au rendez-vous. En Chine, ils ont le même genre de problème. Et c’est ainsi que j’ai commencé à me demander si la Chine était le bon endroit pour réaliser le genre d’architecture en lequel je croyais, et si la Chine était le lieu idéal pour concevoir ce que je voulais. Ce sont des questions que je me posais. - CR
- Vous étiez conscient de ces déséquilibres de pouvoir et de ce qui se passait et ça vous déplaisait.
- OS
- C’est exactement ça.
- CR
- J’ai une dernière question en rapport avec le collectif de recherche auquel je participe. Je fais partie d’un groupe de dix chercheurs qui s’intéresse à différents aspects de l’histoire architecturale africaine après la Deuxième Guerre mondiale. Comme vous le dites, quand vous étiez étudiant dans les années 1980, il n’existait pas d’enseignement de l’histoire architecturale de l’Afrique à l’école, il n’y avait pas de valorisation et de compréhension de ces monuments. Notre projet, intitulé « Centrer l’Afrique », vise à redonner une place centrale à l’Afrique comme source importante de connaissance architecturale. Je suis tout simplement curieux d’entendre vos réflexions sur ce type d’initiative, à la fois pour votre bagage en design, mais aussi pour votre action comme formateur et administrateur.
- OS
- Je me suis impliqué, il y a peut-être dix ans, dans un projet sur l’évolution des bâtiments publics dans les villes africaines. À l’époque, j’ai travaillé en Guinée, à Conakry, puis à Bamako également, avec une bourse japonaise. À Conakry, comme vous le savez, il y a un certain nombre de bâtiments publics qui ont été construits par l’Union soviétique, la Corée du Nord, la Chine, mais il s’agissait davantage d’édifices culturels. Vous pouvez constater l’influence évidente de ces pays jusque dans les années 1970, mais après, je pense qu’il y a eu plus de diversité. Ensuite, dans les années 1980, ils ont réduit l’influence européenne, directement ou indirectement, sur l’espace urbain. Dans ce temps-là, les Européens concevaient beaucoup de bâtiments culturels en Afrique, mais comme les coûts de construction des entreprises européennes étaient vraiment élevés, les sociétés chinoises sont entrées sur le marché. En 2000, nombre d’entre elles étaient implantées. Elles ne concevaient pas, en fait, mais elles construisaient. J’ai personnellement travaillé sur l’un des pavillons des aéroports du Mali. J’étais concepteur-partenaire pour l’un d’entre eux, mais la construction a été réalisée par une entreprise en bâtiment chinoise. Récemment, ces sociétés se sont mises à faire les deux, elles ont commencé à développer une vue d’ensemble globale d’un projet et de la culture de projet.
Au début des années 1990, l’Afrique a connu une énorme crise de l’urbanisation due à l’augmentation des populations dans les villes et les pays avaient cruellement besoin de plus d’infrastructures, de plus de logements pour les villes africaines. Ils se sont intéressés à de nombreux pays – pas seulement la Chine – en vue de nouer des partenariats pour la construction de milieux urbains, et on peut d’ailleurs voir différentes signatures de la Hongrie, de la Bulgarie, de la Turquie. On a assisté à différents types de transition par une variété de pays, et donc l’architecture est très diversifiée, mais pas liée à l’identité des lieux.
Pour autant, je ne sais pas comment vous définissez l’identité. Pour moi, il est vraiment important d’avoir certaines orientations à propos de ce que nous voulons vraiment en architecture ou comme identité architecturale. Nous sommes face à des villes qui ont chacune leur approche, chacun fait ce qu’il veut et on réalise le projet tout seul de son côté. Si l’Arabie saoudite arrive avec un projet, on le fait; si c’est la Turquie, même chose. Aujourd’hui, les sociétés de construction turques sont légions. Il y en a aussi du Portugal et de l’Espagne.
C’est pourquoi je pense que votre projet est essentiel, parce qu’il est question ici du type d’identité architecturale qu’il faudrait donner aux villes africaines. Nous, les architectes africains vivant à l’étranger, n’avons pas été véritablement parties prenantes dans l’élaboration d’une identité pour ces villes. Les occasions dépendaient des partenaires, pas d’une appartenance à un pays. Les bailleurs de fonds étaient souvent plus impliqués que les architectes locaux. Récemment, bien sûr, certains architectes ont été invités à participer à des projets bien précis. À Abuja au Nigéria, même Kenzō Tange a été engagé. Mais pourquoi [rires]?
Je viens tout juste d’écrire un livre en japonais sur l’architecture africaine, dont le titre en français serait La culture contemporaine africaine d’aujourd’hui, qui traite du genre d’architecture que nous définissons comme africaine. Avoir ce type de discussion et poser ces questions est quelque chose de très important. Tout ce que nous appelons « bâtiments d’identité africaine » est construit par les Chinois. Le récent édifice à Dakar, le Musée des Civilisations noires, même ce bâtiment a été réalisé par les Chinois. Quand allons-nous avoir notre propre conception architecturale? Dans mon ouvrage, j’ai vraiment cherché à approfondir l’idée d’une architecture africaine. Est-ce l’architecture vernaculaire que nous définissons comme africaine? Ou est-ce une architecture conçue par des architectes africains? Ou encore simplement l’architecture qui existe en Afrique?
Cole Roskam a réalisé cette entrevue dans le cadre de sa recherche pour le Programme de recherche multidisciplinaire Centrer l’Afrique : perspectives postcoloniales sur l’architecture.