À l'échelle de... l'atome, une goutte d’eau, l’être humain

Eliyahu Keller, Jessica Ngan et Jonatan Palmblad

Voici le cinquième et dernier volet d’« À l’échelle de… », une série de contre-propositions aux concepts d’échelle conventionnels produite par les participants à notre Outils d’aujourd’hui 2020 et présentés par Émélie Desrochers-Turgeon et Eliyahu Keller dans cet article. Dans les textes qui suivent, Eliyahu Keller aborde l’imagination architecturale à l’ère nucléaire, Jessica Ngan se penche sur les recherches quant à l’utilisation de la brumisation pour les travaux agricoles ou domestiques, et Jonatan Palmblad rappelle les observations de Lewis Mumford sur les environnements hostiles et l’évolution technologique. Chaque auteur explorent la façon dont des éléments à une très petite échelle, relativement parlant, entraînent des conséquences à une très grande (et ingérable) dimension.

À l’échelle de l’atome

Eliyahu Keller

Raymund J. Abraham (1933-2010), The House without Rooms Project, élévation et plan, 1974. Crayon de couleur, graphite et papier imprimé découpé et collé sur papier, 87,9 x 96,8 cm. Image numérique © The Museum of Modern Art, New York. Don de la Fondation Howard Gilman. Licence accordée par SCALA/Art Resource, NY. Succession de Raimund Abraham.

…les plus infimes parties de la matière se révèlent capables de faire exploser des idées profondément ancrées et de grandes villes.1

Quelle est l’échelle d’un atome ? Il semblerait que la réponse se trouve dans la question. L’atome, qui est étymologiquement synonyme d’indivisibilité, tire son nom du fait qu’il est la plus petite des choses existantes et qu’il constitue une mesure à partir de laquelle plus aucune division n’est possible. Même si la physique nucléaire et quantique a démontré qu’une division plus poussée est possible, le langage lui-même semble s’être emmêlé dans l’idée d’indivisibilité : tout ce qui est plus petit qu’un atome doit être référé à celui-ci et réduit à son échelle, de l’échelle atomique à l’échelle subatomique. Et pourtant, c’est précisément cette division supplémentaire – au-delà de l’échelle supposée être la plus petite – qui a libéré la « force dont le soleil tire sa puissance » ou « la puissance fondamentale de l’univers »2. Comme l’a noté Karen Barad dans son enquête sur les implications de la physique quantique sur la construction du savoir humain, ce pouvoir peut détruire irrévocablement la matière et le sens.

Suite au déferlement de cette menace de puissance nucléaire sur les idées et les villes, une série d’œuvres a tenté de transformer la puissance de l’atome en une chose que les esprits humains puissent affronter. Parmi celles qui méritent d’être mentionnées, citons Riddley Walker, le roman de Russell Hoban paru en 1980, qui se déroule dans un monde situé quelque deux mille ans dans le futur, après une apocalypse nucléaire. L’auteur y décrit la vie menée durant une sorte d’âge de fer par une petite civilisation survivante qui garde peu de souvenirs du monde perdu. Plus significative cependant est la manière dont Hoban se sert de la langue anglaise, qui rend la lecture du roman déstabilisante et même décourageante. Comme s’ils avaient été contaminés par des radiations nucléaires, ce sont les mots eux-mêmes, leur orthographe, leur grammaire et leur syntaxe qui se sont transformés. Les références explosent, les significations changent et les mots mutent, devenant des signes pour des choses qu’ils n’étaient pas censés signifier3.

Menacée au premier chef par les armes nucléaires, l’architecture apparaît dans toute une série de récits de fiction comme cette chose qui est détruite. Pourtant, les architectes ont été largement absents du débat sur le changement de sens induit par l’ère nucléaire, s’attachant plutôt à fournir des solutions pragmatiques – telles que des abris anti-atomiques ou des plans de dispersion urbaine – à une menace à laquelle il est impossible de se soustraire. Dans plusieurs cas toutefois, l’imagination architecturale a été influencée par les fictions nucléaires et transformée en quelque chose qui, au lieu d’empêcher la menace nucléaire ou au mieux d’y survivre, pourrait rendre cette menace saisissable; la mettre à l’échelle, pour ainsi dire, afin de pouvoir l’affronter.

Un bon exemple est la série de maisons imaginaires dessinées par Raimund Abraham tout au long des années 1970, qui apparaissent toutes comme « suspendues », comme le note Kenneth Frampton, « dans le paysage métaphysique de l’après-nucléaire » et « faites pour servir de sites de nouveaux départs »4. Simultanément en ruine et en devenir, les maisons doivent cependant être considérées comme des marqueurs de l’impossibilité historique de représenter une fin inimaginable. Les maisons d’Abraham, dont tous les référents de ce que pourrait être une maison ont été gommés, présentent une image de l’architecture qui n’est pas sans rappeler la langue anglaise utilisée dans Riddley Walker : une image qui exige un recalibrage des termes mêmes associés à cette architecture – qu’il s’agisse de « domesticité », d’« abri » ou de « survie » – face à un monde sans précédent.

Les dessins d’Abraham sont dépourvus de toute notion de contexte, ce qui a peut-être incité Frampton à qualifier le paysage post-apocalyptique de « métaphysique ». Pourtant, ce qu’ils révèlent n’est pas l’imagination de « nouveaux départs » notée par Frampton, mais plutôt l’impossibilité d’affronter, d’imaginer et de comprendre une sorte de dévastation après laquelle plus aucun départ n’est possible. Envisagées dans notre perspective contemporaine – une époque où les menaces nucléaires sont injustement reléguées dans l’ombre, pour être remplacées par la menace tout aussi inéluctable de la crise climatique –, ces maisons exposent tout ce que l’architecture n’a pas réussi à aborder, à savoir l’environnement, le sol, le paysage, autrement dit le champ planétaire, qui ne peut plus être imaginé comme une ardoise propre, métaphysique et vierge.


  1. Karen Barad, Meeting the Universe Halfway: Quantum Physics and the Entanglement of Matter and Meaning, Duke University Press Books, Durham, 2007, 3. 

  2. « Truman Statement on Hiroshima », Atomic Heritage Foundation, https://www.atomicheritage.org/key-documents/truman-statement-hiroshima. Le président Harry Truman a fait cette déclaration le 6 août 1945 après le bombardement d’Hiroshima. 

  3. Voir par exemple, la première ligne du roman: « On my naming day when I come 12 I gone front spear and kilt a wyld boar he parbly ben the las wyld pig on the Bundel Downs any how there hadnt ben none for a long time befor him nor I aint looking to see none agen ». Russell Hoban, Riddley Walker, Bloomsbury Publishing, Londres, 2012, 1. 

  4. Kenneth Frampton, « A Note on Raimund Abraham 1986 ». AP197.S1.SS9.001, Kenneth Frampton fonds, CCA. Don de Kenneth Frampton. Ultérieurement publié sous Kenneth Frampton, « Fragmentary Notes », dans Raimund Abraham [UN]BUILT, dir. Brigitte Groihofer, Springer, Vienne; New York, 2011, 216. 

À l’échelle d’une goutte d’eau

Jessica Ngan

Au début des années 1970, le Minimum Cost Housing Group de l’université McGill (MCHG) (groupe de travail sur le logement à coût minimal) a publié une série de textes intitulés The Problem Is…, qui décrivaient ses recherches en architecture. Ces textes sont imprégnés du sentiment que les problèmes explorés sont à la fois éloignés et périphériques, mais qu’ils se rapprochent de plus en plus s’ils demeurent ignorés1. Le quatrième de la série, Water Conservation and the Mist Experience, proposait une nouvelle façon de laver les objets et les corps humains en utilisant une fine brume d’eau sous pression. Les brumisateurs d’eau, bien que très petits, visaient à résoudre les problèmes de pénurie et de pollution de l’eau à l’échelle planétaire2.


  1. Sur l’influence de la sécuritisation de la guerre froide et de la pensée écologique en architecture, voir Felicity Scott, Outlaw Territories: Environments of Insecurity/Architectures of Counterinsurgency, Zone Books, New York, 2016. 

  2. La première année de recherche du Minimum Cost Housing Group a été consacrée à l’étude des problèmes de pénurie d’eau domestique. D’autres projets de recherche liés à l’eau comprenaient la conception de toilettes : Witold Rybczynski, Stop the Five Gallon Flush! A Survey of Alternative Waste Disposal (Minimum Cost Housing Group, 1973). Volume relié d’une impression électrostatique sur papier,.2 × 22.3 × 0.4 cm. ARCH253665, Minimum Cost Housing Group fonds, CCA. Don de Vikram Bhatt. © Minimum Cost Housing Group. Présenté dans Lee Stickells, « Flushing Out Some Sanitary Pamphlets “, CCA, octobre 2015, https://www.cca.qc.ca/en/articles/issues/19/the-planet-is-the-client/2260/flushing-out-some-sanitary-pamphlets. 

Samir Ayad et Witold Rybczynski, The Problem Is (Minimum Cost Housing Studies, Montréal, McGill University, 1971). Volume relié d’une impression électrostatique sur papier, 28,2 × 21,9 × 0,8 cm. ARCH253666, Minimum Cost Housing Group fonds, CCA. Don de Vikram Bhatt.

La couverture de la première publication du Minimum Cost Housing Group avec le négatif d’une image de brouillard de pulvérisation atomisé.

Le brumisateur atomise l’eau en dirigeant un flux d’air rapide sur un tube d’eau vertical. La différence de pression entre le récipient d’eau et le courant d’air force l’eau à se disperser en petites gouttelettes. Le groupe de travail sur le logement à coût minimal a étudié une gamme de pulvérisateurs fabriqués en série et destinés à l’agriculture, au jardinage, à la peinture et aux produits de nettoyage. Ces produits sont apparus sur le marché dans le sillage de la conception d’un « pistolet à brouillard » par Buckminster Fuller, brevetée en 1938, qui faisait partie d’une conception de salle de bains préfabriquée commandée par la compagnie minière de cuivre Phelps Dodge1. À la fin des années 1940, Fuller a poursuivi ses expériences à l’Institut de design de l’Institut de technologie de l’Illinois et à l’université de Yale sur les effets thérapeutiques de bains massant d’une heure utilisant de l’eau sous pression et des lampes chauffantes. Avant de co-fonder le Minimum Cost Housing Group au début des années 1970, Alvaro Ortega avait vu l’utilisation de pulvérisateurs de pesticides pour le lavage par brouillard dans le Proyecto Experimental de Vivienda (PREVI), un projet de logements sociaux à Lima, au Pérou2.


  1. Lors d’une visite à Montréal en 1971, Fuller a essayé le lave-mains du Minimum Cost Housing Group. 

  2. Samir Ayad et Witold Rybczynski, The Problem Is (Minimum Cost Housing Studies, Montréal, McGill University, 1971), 234. Ortega a été consultant pour les Nations Unies pendant la période d’un projet pilote à Lima en 1968, dans le cadre duquel l’ONU a donné des brumisateurs d’eau à cinq familles pendant deux ans.  

Au début des années 1970, les petits objets ayant un impact à grande échelle proliféraient dans le discours écologique, tant dans la littérature populaire que dans le discours architectural qui en découlait. Ainsi, dans son livre Small is Beautiful: A Study of Economics as if People Mattered, le statisticien et économiste Ernst. F. Schumacher pose l’idée de la petitesse comme une solution à un large éventail de problèmes liés à la modernisation et au développement. Le militantisme environnemental des années 1960 a attiré l’attention sur la pollution de l’eau et de l’air, faisant apparaître que des paysages apparemment sains étaient en fait contaminés par des polluants industriels visibles uniquement en laboratoire grâce à des tests chimiques. Le projet de conception de nouvelles méthodes de lavage du Minimum Cost Housing Group a été réalisé à l’échelle de la goutte d’eau. Des tests approfondis ont permis au groupe de comparer les modèles, les densités et les tailles des gouttelettes d’eau produites par une variété de buses de pulvérisation disponibles dans le commerce. Un brouillard de pulvérisation bien conçu permettrait d’éliminer la saleté et le savon tout en réduisant considérablement la consommation d’eau. Il s’agissait d’ingénierie ciblant la valeur ajoutée d’un jet d’eau. Quelle fut l’expérience du brouillard ? Selon les testeurs, le brouillard, comparé à la pluie battante du lavage conventionnel, était une pluie douce. Cette différence subtile résume la façon dont les problèmes planétaires de pénurie d’eau et de pollution sont vécus, non seulement comme des phénomènes météorologiques catastrophiques, mais aussi comme des différences minimes mais fondamentales dans la vie quotidienne.

Alexander B. Morse et Witold Rybczynski, Water Conservation and the Mist Experience (Minimum Cost Housing Group, McGill University, Montréal, 1978), 17. Volume relié d’une impression électrostatique sur papier, 21.4 × 17.4 × 0.4 cm. ARCH273145, Minimum Cost Housing Group fonds, CCA. Don de Vikram Bhatt.

Un brumisateur utilisé pour le lavage des mains dans l’atelier du Minimum Cost Housing Group. Un compresseur d’air Black and Decker utilisé pour la peinture au pistolet a été recyclé de façon à fournir de l’air comprimé au brumisateur.

À l’échelle de l’être humain

Jonatan Palmblad

Nous vivons, dit-on, dans l’Anthropocène – « l’époque humaine »1. Pourtant, les processus qui minent aujourd’hui l’écologie et le climat dont nous dépendons pour notre survie et notre prospérité à long terme sont, d’une manière particulière, disproportionnés par rapport aux vies humaines individuelles. Aucun être humain ne peut empêcher ces processus et aucun individu n’en est l’unique responsable, mais nous subissons leurs effets en masse. On pourrait donc dire que l’époque humaine se situe au-delà de l’échelle humaine.

Dans les années 1920, bien avant que la notion d’anthropocène ne soit inventée, Lewis Mumford (1895-1990) a commencé à se demander pourquoi les entreprises collectives humaines donnent si souvent naissance à des environnements hostiles au bien-être de l’être humain, alors qu’elles sont réalisées à l’aide de technologies de plus en plus efficaces. L’une de ses premières cibles de critique récurrentes était le gratte-ciel, constatant qu’une fois construit à proximité d’autres tours dans le cadre d’un plan urbain en forme de grille, il servait à maximiser le profit plutôt qu’à accroître le bien-être humain. À l’instar d’Aristote, Mumford soutenait que le bien vivre doit être l’objectif primordial de l’architecture et de la civilisation, et que pour y parvenir, les questions d’échelle et de proportion sont de la plus haute importance2. L’être humain n’est peut-être pas la mesure de toute chose, mais Mumford pensait que nous devrions au moins être la mesure des environnements bâtis que nous habitons.


  1. Paul Crutzen, “The Geology of Mankind,” Nature 415, no. 6867 (janvier 2002): 23. Depuis sa création en 2000, le terme a vécu sa propre vie, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du discours scientifique. 

  2. Lewis Mumford, Sticks and Stones: A Study of American Architecture and Civilization (New York: Boni and Liveright, 1924), 172–177. Dans le premier livre de l’Éthique à Nicomaque, Aristote affirme que la finalité principale de tous les “arts” est l’eudaimonia, ou la vie agréable. 

On peut considérer le biocentrisme et l’écocentrisme comme des remèdes à l’Anthropocène, mais Mumford aurait probablement dit que nous ne sommes pas assez anthropocentriques. Son « humain » était un être vivant, écologiquement intégré, et non une abstraction déconnectée de l’environnement. En comprenant les humains de cette manière, l’anthropocentrisme permet de créer une écologie humaine. Mumford a donc adopté l’architecture organique de Frank Lloyd Wright, dans laquelle les habitations humaines étaient conçues en relation avec leur environnement. De plus, il voyait dans l’œuvre de Wright un effort pour combler le fossé croissant entre l’art et la technologie, ce qu’il estimait nécessaire pour que les architectes ne deviennent pas les serviteurs des moyens que nous créons1. Mais finalement Mumford pensait que nous devions aller au-delà des bâtiments et des villes individuels, en exigeant une planification régionale dans laquelle l’écologie serait plus explicitement prise en compte. Pour que les humains prospèrent, il faut que l’ensemble du réseau de la vie prospère aussi2.


  1. Lewis Mumford, « The Social Background of Frank Lloyd Wright », in Frank Lloyd Wright: The Complete 1925 « Wendingen » Series, Frank Lloyd Wright et al., Dover Publications, Inc., New York, 1992, 65–79. 

  2. Voir l’exposé de la planification régionale dans Lewis Mumford, The Culture of Cities, Harcourt, Brace and Company, New York, 1938): 300–392. Mumford affirme que « chaque créature vivante fait partie de la toile générale de la vie : ce n’est que lorsque la vie existe dans tous ses processus et réalités… qu’une unité particulière de celle-ci peut continuer à exister ». (Notre traduction). Mumford, 302. 

De Paoli & Pellissier, Tree Breeders Solar Greenhouse (Serre solaire pour l’élevage d’arbres), Institut forestier national de Petawawa, Chalk River, Ontario, 1977. Encre noire et film adhésif sur papier translucide, 47 x 66 cm. ARCH279071, Fonds Giovanni de Paoli et Pierlucio Pellissier. Don de Pierlucio Pellissier © CCA.

L’utilisation passive de l’énergie en architecture s’appuie sur les principes de la nature que Mumford défendait déjà en 1924 dans Sticks and Stones. Bien que nous soyons capables de « concevoir avec la nature », comme l’a dit l’architecte paysagiste Ian McHarg, Mumford a souligné que nous tendons à utiliser des solutions technologiques, comme l’éclairage artificiel et la climatisation, pour détacher le bâtiment de son environnement – au prix d’une plus grande consommation d’énergie.

Dans ses derniers livres, Mumford affirmait que les humains avaient créé une « mégamachine » – un système si vaste que nous ne pouvons pas voir que nous sommes nous-mêmes des éléments de son mécanisme1. Nous créons des environnements urbains grâce auxquels les humains peuvent fonctionner dans une économie mondiale, mais dans lesquels ils ne peuvent pas s’épanouir localement. Alors que la pollution, l’extinction des espèces et le changement climatique se répandent de plus en plus vite à toutes les échelles, et que nous rétrécissons nous-mêmes à l’ombre du sublime technologique, les prédictions de Mumford gagnent malheureusement en pertinence. Par conséquent, la réponse à la situation difficile de l’humanité réside peut-être dans l’architecture. C’est vrai au moins dans une certaine mesure : nous construisons littéralement notre avenir, et il importe de savoir si nous voulons construire davantage de Burj Khalifa ou des établissements adaptés de manière plus écologique au bien-être des humains d’aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, il est difficile de nier qu’au moment où nos problèmes atteignent des dimensions planétaires, l’époque prétendument humaine n’est ni humaine ni vécue à l’échelle humaine.


  1. Lewis Mumford, The Myth of the Machine, vol. 1, Technics and Human Development , Harcourt, Brace, Jovanovich, New York, 1967; Lewis Mumford, The Myth of the Machine, vol. 2, The Pentagon of Power, Harcourt, Brace, Jovanovich, New York, 1970). 

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