La chercheure en résidence Caroline Maniaque présente sa recherche.
Au cours des années 1960-1975, nombreux sont les jeunes architectes européens – à l’occasion de séjours aux États-Unis ou à travers la lecture de publications – à avoir été sensibles aux discours autres que celui sur la modernité architecturale capitaliste que représentaient les immeubles à mur rideaux, symboles d’une technologie sophistiquée. Ils se sont intéressés aux débats sur les technologies appropriées, sur l’autonomie énergétique ainsi qu’aux discussions sur l’écologie et l’environnement. Ils ont regardé les pueblos du Sud-Ouest des États-Unis comme les exemples d’une architecture intégrée aux conditions climatiques et observé les constructions faites à partir d’objets récupérés. L’Amérique alors n’est donc plus seulement perçue comme l’apothéose de la modernité technologique mais aussi comme l’inspiratrice de discours alternatifs.
S’appuyant sur la notion de transfert culturel et les logiques de réception, mes travaux consistent à repérer les déplacements d’intérêts manifestés par ces Européens, et plus particulièrement les Français, vis-à-vis de l’Amérique du nord, entre 1960 et 1975. Ces dates englobent la floraison de la contre-culture aux États-Unis et son déclin. Le point médian de cette période correspond à la crise intellectuelle et politique de Mai 68 tant en France qu’aux États-Unis. Le travail s’attache à noter les perceptions des cultures professionnelles et universitaires, d’une part, et des cultures alternatives, d’autre part, et à repérer les effets que ces expériences vécues auront en France sur l’institutionnalisation de la recherche architecturale, l’évolution des enseignements et des pratiques constructives.
Ce terme peut-il décrire tout à la fois le «progrès» (la modernisation) et son contraire ? Peut-on encore parler d’américanisation lorsque les phénomènes de résistance – la contre-culture par exemple – sont importés ?
Caroline Maniaque est architecte diplomée par le gouvernement et historienne, titulaire d’un doctorat de l’université de Paris VIII. Elle est professeure titulaire à l’école nationale supérieure d’architecture et de paysage de Lille où elle enseigne l’histoire et la culture architecturale, en plus d’enseigner régulièrement au Bard Graduate Center for Studies in the Decorative Arts, Design and Culture à New York. Caroline a été commissaire déléguée au Centre Pompidou entre 1994 et 1997 pour l’exposition L’Art de l’ingénieur. Ses recherches et publications ont trait, d’une part, à la culture architecturale savante des années 1950 et, d’autre part, à la culture alternative nord-américaine des années soixante et son impact en Europe. Elle a notamment publié Hard et Soft America : Perspectives françaises, dans Les Cahiers de la recherche architecturale et urbaine (2002). Caroline Maniaque a bénéficié de subventions de recherche des fondations Fulbright, Rockefeller, Graham, Getty et Samuel H. Kress. Son livre Le Corbusier et les maisons Jaoul: Projets et fabrique (Picard, 2005) a reçu le «Prix National du Livre d’Architecture de Briey» et a été publié en anglais par Princeton Architecture Press.
Caroline Maniaque était chercheure en résidence au CCA en 2007.
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