Les événements constituent des actes de solidarité autour d’idées. Alors que nous pouvons, au cours d’une journée normale, aussi bien participer à une manifestation que consommer des contenus numériques dans le confort de notre foyer, la participation devient de plus en plus difficile à prédire et de plus en plus significative lorsqu’elle se produit. Malgré la prolifération des lieux qui accueillent des programmes publics – des institutions culturelles vénérables orientées vers l’éducation aux producteurs nomades qui ne souhaitent que laisser une jolie trace numérique consommable par autrui–, il est remarquable que les formats présentés demeurent standardisés.

Les présomptions de relations appropriées entre les institutions et leurs publics sont remises en question, et c’est peut-être une bonne chose. Nous devons expérimenter et essayer de nouveaux rôles, et certains outils s’y prêtent mieux que d’autres. Pour un musée, par exemple, le fait de réviser de façon critique les processus inscrits dans la pratique curatoriale normale signifie reconfigurer l’institution dans son entier, mais les initiatives numériques semblent offrir un deuxième espace de confort. En ce qui a trait aux programmes publics, les occasions se font jour quand on abolit ne serait-ce qu’un mot comme « éducation ».

Pour élucider comment les programmes publics pourraient renverser les attentes et explorer leur potentiel latent pour ébranler le public – de même que les institutions –, le CCA invite huit protagonistes culturels pour une résidence à Montréal autour d’un atelier, du 21 au 27 juillet 2019. Nous étudierons intensivement le format de l’événement, interviewerons des producteurs institutionnels et non institutionnels, et analyserons les outils – règles, étapes, costumes, meubles et méthodes – que ceux-ci utilisent pour façonner la nature propre à leurs événements. La résidence proposera de nouveaux formats d’événements sur des sujets architecturaux qui seront testés l’année suivante par le CCA et offerts pour appropriation et reconstitution par les co-conspirateurs internationaux.

Les participants de Comment ébranler le public sont :
Agustin Schang (New York, États-Unis)
Esteban Salcedo (Madrid, Espagne)
Gabriela Aquije Zegarra (Lima, Péru)
Laura Serejo Genes (New York, États-Unis)
Liu He (Shenzhen, Chine)
Meneesha Kellay (Londres, Royaume-Uni)
Sebastian Elias Kurth (Berlin, Allemagne)
Stephen Kwok (New York, États-Unis)

Comment est une série de résidences annuelles en accéléré qui rassemblent de petites équipes au” CCA pour produire un nouvel outil – qui peut être physique, numérique, ou quelque part entre les deux – afin de répondre rapidement à une circonstance opportune ou à un besoin spécifique. En 2018, Comment ne pas faire un magazine d’architecture a produit un manuel pour éviter une nouvelle publication architecturale. En 2019, la résidence est dirigée par Lev Bratishenko, commissaire, Public au CCA, ainsi que par Mariana Pestana, architecte et commissaire.