Joignez-vous à nous pour le deuxième volet de notre série de présentations et discussions Documenter les déplacements, lors de laquelle seront présentés des films de Farah Al-Qasimi et David Hartt. Les projections seront introduites par l’artiste et commissaire Joyce Joumaa et Hester Keijser, conservatrice, Photographie et Nouveaux médias au CCA, qui animeront ensuite une discussion informelle autour de pop-corn et collations.

À travers une pratique qui allie la photographie, la performance, la musique et le cinéma, Farah Al-Qasimi questionne l’histoire coloniale de la région du Golfe arabique et les impacts de son développement économique actuel, que ce soit sur son environnement ou sur les cultures qui s’y rencontrent.

Dans Surge (2022), elle donne la parole à la vie marine du Golfe, qui partage son point de vue sur les activités humaines qui altèrent de plus en plus son habitat.

Dans Mother of Fog (2023), elle investigue le mythe de la piraterie associé à la tribu Al-Qasimi sur les eaux du Golfe en combinant les perspectives d’une panoplie de personnages historiques et mythiques. Ce faisant, l’œuvre remet en question l’historiographie occidentale de la région et les dynamiques colonialistes qui influencent toujours son développement.

Le travail de David Hartt explore les façons dont les idéaux historiques persistent ou se transforment au fil du temps à travers le film, la photographie, l’installation et la sculpture.

Straylight (2011) documente le quartier général de la Johnson Publishing Company, le premier bâtiment de Chicago conçu par un architecte afro-américain depuis le 18e siècle. Le film juxtapose des plans contemplatifs de l’intérieur du bâtiment et une trame sonore composée par Nicole Mitchell.

Adrift (2015) prend place cinquante ans dans le futur, à une époque où la population entière de la nation insulaire de Tuvalu a été contrainte d’émigrer en raison de l’augmentation du niveau de la mer et s’est vue relocalisée dans une arcologie sur les bords du Mississipi. À travers ce récit spéculatif, le film explore les thèmes du lien à la terre et de la souveraineté dans un contexte de précarité écologique grandissante.

Dans Et in Arcadia Ego (2022), Hartt met en scène une fable contemporaine dans laquelle la résidence moderniste de Philip Johnson devient la demeure d’Olimpia et Orion, figures mythologiques dont les rôles traditionnels se voient adaptés à la réalité afro-américaine contemporaine.

Documenter les déplacements propose d’explorer la notion de déplacement et ses diverses significations et effets dans des œuvres photographiques et vidéo d’artistes qui s’intéressent à cette notion à travers le sujet qu’ils ont représenté ou à travers leurs méthodologies et processus eux-mêmes.  Les artistes invités pour cette série vivent tous en Amérique du Nord, mais développent leur travail à partir d’un sentiment de déplacement dû à leur origine culturelle ou géographique. Ces présentations et discussions font partie d’une série d’événements accompagnant l’exposition Les vies des documents - La photographie en tant que projet, qui s’intéresse aux processus et méthodologies d’artistes et de photographes dans la construction d’arguments visuels, de critiques, de recherches et d’observations sur notre environnement bâti à travers le médium photographique.

Avant la projection, rejoignez Stefano Graziani (co-commissaire de Les vies des documents – La photographie en tant que projet) et Émilie Retailleau (assistante curatoriale de Les vies des documents – La photographie en tant que projet) pour des visites guidées gratuites de l’exposition. Ils vous introduirons les idées et les projets photographiques présentés dans l’exposition ainsi que les processus de recherches developpés pour cette exposition.

Visites guidées pour les adultes :
13h : visite en français (animée par Émilie Retailleu, curateur adjointe de Les vies des documents – La photographie en tant que projet)
14h : visite en anglais (animée par Stefano Graziani, curateur de Les vies des documents – La photographie en tant que projet)

Farah Al-Qasimi est une artiste et musicienne originaire d’Abu Dhabi, EAU qui vit et travaille à Brooklyn et Dubaï.Travaillant souvent avec des images imprimées sur vinyle de grande taille et une multitude de tirages photographiques et d’écrans, elle s’intéresse à l’internet et à ses hiérarchies d’information et d’émotions. Sa pratique est essentiellement collaborative, et elle a travaillé avec des marionettes cousues à la main, des faucons, des escargots géants africains, des exorcistes, et plus récemment, un imitateur de Jack Sparrow. Elle détient une maîtrise en beaux-arts de la Yale School of Art. Ses œuvres font partie des collections du Museum of Modern Art, du Museum of Contemporary Art Chicago, du MIT List Visual Arts Center, du Musée d’art contemporain de Barcelone, d’Art Jameel à Dubai, et de la Galerie d’art Grey de l’Université de New York. Elle est également récipiendaire de nombreux prix et bourses, incluant la Résidence Light Work, la Bourse pour photographes individuels de la Fondation Aaron Siskind, le prix NADA Artadia, et la Résidence de la Delfina Foundation, à Londres.

Né à Montréal en 1967, David Hartt vit et travaille à Philadelphia, où il enseigne au département des beaux-arts à l’Université de Pennsylvanie. Ses photographies, films, sculptures et installations se trouvent dans les collections du Art Institute of Chicago, du Cincinnati Art Museum, de la Galerie Henry Art, du Jewish Museum, du J. Paul Getty Museum, du Museum of Contemporary Art à Chicago, du Museum of Contemporary Photography à Chicago, du Museum of Modern Art, de la Galerie nationale du Canada, du Nasher Museum of Art, du RISD Museum, du Stedelijk Museum, du Studio Museum à Harlem, et du Whitney Museum of American Art. Ses expositions récentes incluent The Histories au Hammer Museum à Los Angeles, A Colored Garden à The Glass House au Connecticut, et l’exposition de groupe Reconstructions: Architecture and Blackness in America au Museum of Modern Art à New York.