Kieran Long parle de la difficulté de décrire une ville dans toute sa richesse. Londres regorge d’histoires et de significations bien vivantes pour ses citoyens, mais dont il est apparemment difficile de parler, car trop riches et trop complexes pour que ceux qui décident des évolutions de la ville se laissent influencer.

L’absence de réceptivité des promoteurs, hommes politiques et architectes quant à ces récits est si prononcée qu’il semble que la planification urbaine contemporaine passe pour ces acteurs par une amnésie délibérée. Leur désir de réduire la ville à des horizons conceptuels fonctionnels (économie, écologie, géographie, climat, sociologie), puis de construire ensuite des discours autour de ces thématiques spécialisées réduit le développement de la ville à une série de justifications architecturales et urbanistiques, pour l’essentiel impossibles à comprendre pour le citoyen. La corporation des architectes continue à récompenser les bâtiments qui en résultent, dans une tentative désespérée d’oublier ce qu’au juste elle a bien pu oublier.Cette conférence est un acte de résistance au discours politique et professionnel dominant à Londres, mais aussi une explication de la pratique professionnelle de Long. En tant que critique d’architecture pour un quotidien lu par quelque 750 000 personnes à Londres, son travail est fondé sur une vision de la ville en tant qu’espace possédant une identité cohérente, portée à la fois par ses citoyens et ses formes, et façonnée par l’art de vivre qui lui est propre.

Cette conférence fait partie de la série L’enseignement de… .