Aujourd’hui, et plus que jamais, nous apprenons en ligne. Bien que l’enseignement à distance existe depuis des décennies, l’Internet nous fait maintenant entrer dans la classe en quelques clics à peine. L’apprentissage en groupe permet pourtant d’acquérir des connaissances importantes. Faire la classe met l’accent sur l’expérience non connectée des cours suivis en classe, afin de capter l’aspect collectif de l’instruction. Nous n’apprenons pas seuls, mais parmi d’autres, en échangeant des regards ou des notes, en faisant des plans et en attendant la suite. C’est à travers ces interactions et ces moments interstitiels que les comportements sont modulés, que les identités sont imaginées, que les relations se nouent.

S’appuyant sur une sélection de photographies, dessins, publications et documents divers de la collection du CCA, Faire la classe propose une série d’annotations sur quelques espaces conçus précisément en vue d’expériences d’apprentissage collectif. Utilisant la salle de classe comme point de départ, l’exposition présente plusieurs approches originales envers la vie étudiante, comme le plaidoyer de Cornelia Hahn Oberlander en faveur des terrains de jeux dans l’éducation des jeunes enfants, la vision d’Aldo Rossi pour des écoles primaires qui sont aussi des théâtres de la vie, et la proposition de Cedric Price pour une université basée sur le transport public dans la campagne postindustrielle. Chacune de ces approches offre, tour à tour, une perspective sur ce que signifie apprendre au sein d’un groupe de collègues-étudiants.

Ce projet est le résultat d’une conversation entre Corinna Anderson, Albert Ferré, Megan Marin, Federico Ortiz et Yuma Shinohara.
Graphisme : Louise Paradis, Montréal