L’histoire de l’architecture traite des relations entre espace, bâtiment, géométrie urbaine et pratiques sociales – elle exprime comment l’expérience de l’espace correspond à une expérience du monde. Cette conférence présentera une analyse du débat qui, au XVI^e siècle, a entouré l’achèvement de la façade de la basilique San Petronio à Bologne, construite en partie dans un style gothique, avec des dessins proposés par Baldassare Peruzzi, Giacomo da Vignola, Giulio Romano et Andrea Palladio.

La série d’échanges Quel sens a/avait l’histoire pour… ? cherche des réponses à la question du rôle de l’histoire dans la pratique de l’architecture. Le CCA invite des historiens à réfléchir sur l’attitude envers l’histoire d’architectes d’envergure historique; et des architectes contemporains, à leur propre vision de l’histoire. La série poursuit l’échange entamé lors de l’exposition L’histoire, par ailleurs : Go Hasegawa, Kersten Geers, David Van Severen.

Guido Beltramini est historien de l’architecture et commissaire d’expositions. Depuis 1991, il dirige le Centro Internazionale di Studi di Architettura Andrea Palladio à Vicence. Spécialiste de l’architecture de la Renaissance, en particulier des travaux de Palladio et de ses successeurs, il a fait paraître de nombreuses publications sur le sujet. Il a aussi enseigné ou donné des conférences à la Columbia University, à la Harvard University, à la Princeton University, au Victoria and Albert Museum, au Royal College of Art et à l’Universität Basel. Il a organisé des expositions en Europe et en Amérique du Nord, qui lui permettent d’approfondir ses recherches sur la Renaissance, en particulier sur le réseau des relations établies entre artistes, architectes et hommes de lettres.

Beltramini a écrit, à propos du rôle de l’historien :

Dans sa pratique, l’historien prend la mesure constante de la distance. L’histoire ne nous révèle pas ce que nous sommes, mais quelque chose de ce que nous ne sommes pas. Elle éclaire les modes et structures qui ont façonné les sociétés et les vies d’individus du passé, et elle nous montre que notre expérience du monde n’est qu’une expérience – issue de pensées, d’intuitions et de préjugés.