LA PROBLÉMATIQUEDans son premier grand projet, le « Fun Palace » (1961), Cedric Price, avec Joan Littlewood, suggérait d’utiliser le spectacle et le divertissement pour l’éducation. Basé sur un concept de flexibilité, le « Fun Palace » permettrait l’apprentissage au travers de spectacles et de conférences organisés, par exemple, selon la disponibilité des différentes sommités de passage en ville. Dans « Potteries Thinkbelt», Price proposait de réutiliser les chemins de fer sillonnant les paysages du nord de l’Angleterre en cours de désindustrialisation, et d’y faire voyager des wagons transformés en salles de classe ambulantes ; constituant ainsi une université qui pourrait se déplacer à travers tout le pays. Ces deux projets amènent à s’interroger notamment sur les différents rôles que peuvent adopter les campus universitaires vis-à-vis de la ville. À ce titre, on peut aussi citer l’exemple de l’Architectural Association School of Architecture à Londres qui occupe trois maisons en rangées sur Bedford Square dans un quartier où siègent les grandes firmes d’ingénierie et d’architecture comme Ove Arup. La localisation de l’école et la structure du programme incitent alors les étudiants à entrer en contact avec ces firmes. Ainsi, ce qu’on acquiert à l’Université ne repose pas seulement sur ce qu’on y apprend mais aussi sur qui on y rencontre. L’idée est qu'une ville dense soit en elle-même le théâtre de l’éducation. En outre, l’université subit aujourd’hui des mutations importantes. Le concept de l’enseignement à distance s’enracine dans des chaines de télévision et l’exemple récent de prestigieuses universités d’Amérique du nord qui mettent leurs cours en ligne en accès libre, indique, entre autre, que les idées de Cedric Price constituent aujourd’hui davantage une possible réalité qu’une simple utopie. De plus, les faibles opportunités d’implantations de campus universitaires au cœur des villes, faute d’espace disponible, amènent à se tourner vers d’autres sites (comme des terrains vagues), souvent enclavés. C’est par exemple le cas du futur campus d’Outremont de l’Université de Montréal qui sera aménagé dans une ancienne cours de triage ferroviaire. Ce type de localisation génère alors de fortes problématiques et rend notamment nécessaire la reconnexion du réseau de circulation au sein des quartiers limitrophes afin de lier la ville au campus. LE DÉFIChamps de savoir : vers une université de la rue demande ainsi aux équipes de présenter leur vison du rôle du campus par rapport à la ville aujourd’hui, au regard des modes de vies et d’acquisition des savoirs contemporains fondés sur des liens sociaux, des actions politiques et un contexte éducationnel nouveaux. Sur la base d’une approche critique, utilisez votre expérience du campus pour proposer une relation sociale, environnementale et éducative plus étroite entre la ville et le campus. Pour y répondre, vous pouvez choisir votre campus ou celui de l’une des sept autres universités participantes : PISTES DE RÉFLEXIONLa Charrette pose notamment les questions suivantes:
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