Au-delà du toit
La grande ville poursuit l’idée audacieuse de sa croissance verticale suivant le rythme effréné d’une gentrification des hauteurs. L’au-delà du paysage construit engage l’exploration et la recherche d’espaces résiduels qui ont échappé pour diverses raisons aux règles des grilles urbaines et des marchés immobiliers prisant des vues en hauteur. L’intervention sur l’espace entre le ciel et le toit révèle des parcelles d’un paysage invisible qui n’est pas toujours exploré à son entière capacité.
Problématique
Cette année, le concours se base sur l’hypothèse qu’il reste des espaces ouverts à l’imaginaire, à investir, et riches en possibilités sur les toits.
Dévoilant un paysage invisible depuis la rue, et difficilement accessible, les constructions sur les toits sont des lieux des possibles. Comme un terrain d’extension, l’intervention en toiture devient le prolongement de l’architecture qui lui sert de socle, de fondation. Presque sans commentaire, on peut comprendre la rationalité du toit, sa relation formelle adaptée au climat. Il faut tenter ici d’exprimer ce qui relève des limites de ces structures, en revisitant l’ingéniosité, l’armature, l’accès, et la programmation d’une canopée imaginée dans les hauteurs de la ville.
Nous attendons des propositions qui sont la marque tangible de ce qui - dans une réinterprétation libre des conventions - exalte l’imaginaire et pourrait redéfinir le dessin de la ville future. Bachelard écrivait : « La maison est imaginée comme un être vertical. Elle s’élève. Elle se différencie dans le sens de sa verticalité. Elle est un des appels à notre conscience de verticalité *». Que se trouve-t-il à la cime de cette verticalité? À qui appartiennent ces espaces entre les toits et l’accès au ciel? Comment l’appréhension du sommet d’un bâtiment peut-elle générer dans la réécriture de sa verticalité, un nouveau départ?
*Bachelard, Gaston, La poétique de l’espace, éd. établie par G. Hiéronymus, Quadrige, 2020 (orig. 1957), p. 71.
Proposition / Design, architecture, aménagement paysagé
Chaque équipe devra choisir le toit d’un bâtiment existant - perçu dans son potentiel d’une cinquième façade - et proposer un projet jouant des contraintes techniques et légales pour en tirer profit ou pour les défier.
Le projet devrait redéfinir ces espaces entre toit et ciel, pouvant par exemple remettre en question les notions de propriété, d’habitat, d’usage et de législation. Le renouvellement de la visibilité du toit et son accessibilité pourraient aussi ouvrir à la réinvention dans nos approches sur la gentrification des centres urbains et sa verticalité, sur l’adaptation aux changements climatiques, ou encore sur cet accès à la cime convoitée de nos villes qui s’ouvre sur le ciel.
Documents à remettre :
Références
Veuillez utiliser les cartes suivantes (ou des cartes correspondant au site souhaité au Canada) pour obtenir des renseignements sur la hauteur et le zonage du site de votre proposition de conception.
Ces zones et conventions désignées ne constituent pas des directives pour votre intervention; vous êtes libre de proposer des concepts qui remettent en question ces contraintes.
Ville de Montréal carte de zonage interactive
https://spectrum.montreal.ca/connect/analyst/mobile/#/main?mapcfg=-%20Ahuntsic-Cartierville&mapc=
Ville de Québec carte de zonage interactive
https://carte.ville.quebec.qc.ca/carteinteractive/
City of Toronto carte de zonage interactive
https://map.toronto.ca/maps/map.jsp?app=ZBL_CONSULT
Geo Ottawa
https://maps.ottawa.ca/geoottawa/
City of Vancouver carte de zonage interactive
https://maps.vancouver.ca/zoning/