5 000 espèces d’arbres
Sur la conservation et la restauration de la forêt atlantique du Brésil
Le texte et les images ci-dessous sont extraits d’Avec la forêt, troisième et dernier chapitre de la série d’expositions et de films Sur le terrain qui se termine le 12 octobre.
La forêt atlantique abrite environ 5 000 espèces d’arbres. Mais aujourd’hui, 80% de ces espèces endémiques sont en danger et plusieurs ont déjà disparu.
Henrique Lahmeyer de Mello Barreto. Flore native du Minas Gerais (sélection basée sur les espèces identifiées dans l’étude environnementale de Flor de Café, près de Nepomuceno), vers 1935. Avec l’aimable autorisation de The Field Museum, Chicago. De gauche à droite : Ocotea odorifera Rohwer, Cassia ferruginea Schrad., Piptadenia gonoacantha.
Henrique Lahmeyer de Mello Barreto (1892-1962) a été le fondateur et directeur du Jardin botanique de Belo Horizonte, capitale de l’État du Minas Gerais. Au cours de sa carrière, il a rassemblé des milliers de spécimens de plantes provenant de partout au Brésil, dont plusieurs ont été nommées en son honneur. En tant que professeur d’histoire naturelle et d’agronomie, Mello Barreto a enseigné dans diverses facultés, allant de l’ingénierie rurale à la médecine. Ses recherches ont été fondamentales pour le développement de la science environnementale moderne au Brésil.
Henrique Lahmeyer de Mello Barreto. Flore native du Minas Gerais (sélection basée sur les espèces identifiées dans l’étude environnementale de Flor de Café, près de Nepomuceno), vers 1935. Avec l’aimable autorisation de The Field Museum, Chicago. De gauche à droite : Matayba elaeagnoides, Platycyamus regnellii, Zanthoxylum rhoifolium.
Il était aussi un ami proche et un conseiller de Roberto Burle Marx, avec qui il a collaboré sur les jardins de Pampulha (1943) et d’autres projets en Minas Gerais qui ont permis à Burle Marx d’expérimenter avec la flora locale. En transmettant ses connaissances et sa passion, Mello Barreto a contribué à l’émergence d’une école brésilienne d’urbanisme et d’aménagement du paysage engagée en faveur de l’équilibre écologique. Ses collections figurent dans des herbiers du monde entier.
Henrique Lahmeyer de Mello Barreto. Flore native du Minas Gerais (sélection basée sur les espèces identifiées dans l’étude environnementale de Flor de Café, près de Nepomuceno), vers 1935. Avec l’aimable autorisation de The Field Museum, Chicago. De gauche à droite : Machaerium hirtum, Roupala montana, Casearia arborea.
Après des siècles de pressions exercées par la colonisation, l’urbanisation, l’industrialisation et l’agriculture (dans le cas de Minas Gerais, principalement la culture du café), la forêt atlantique a été réduite à 15% de sa surface initiale. Le caféier d’Arabie, originaire des forêts du sud de l’Éthiopie, a été introduit au Brésil par les Portugais en 1727. Avec l’expansion de l’industrie du café, les forêts qui bordaient initialement la côte sud du pays ont été défrichées. Cette industrie occupe aujourd’hui une superficie de deux-millions d’hectares.
Henrique Lahmeyer de Mello Barreto. Flore native du Minas Gerais (sélection basée sur les espèces identifiées dans l’étude environnementale de Flor de Café, près de Nepomuceno), vers 1935. Avec l’aimable autorisation de The Field Museum, Chicago. De gauche à droite : Tapirira guianensis, Vochysia tucanorum, Copaifera langsdorffii (Copaiba).
Même si des réglementations sont en vigueur pour protéger la forêt atlantique gravement menacée, la conservation et la restauration demeurent des défis colossaux qui nécessitent une prise de conscience collective et une transformation des pratiques agricoles, spécialement dans le contexte de la crise climatique.
Le travail de Lélia Wanick et Sebastião Salgado constitue un exemple remarquable de régénération de cette forêt par le biais d’un organisme sans but lucratif qui a pour but de restaurer la propriété familiale dans la vallée du Rio Doce, dont les terres avaient été épuisées par l’élevage de bétail. Depuis 1999, l’Instituto Terra a planté plus de 3 millions d’arbres sur 600 hectares pour revitaliser le domaine. Le secteur reboisé a obtenu le statut de réserve du patrimoine naturel et on y observe le retour de flore et de faune rares. Aujourd’hui, l’Instituto Terra s’associe à de petits agriculteurs pour planter et cultiver des semences indigènes, tout en mettant en œuvre des programmes éducatifs et de la formation professionnelle afin de soutenir le développement durable en milieu rural.